"Il y a des femmes qui jettent. Je jette beaucoup. Pendant quinze ans, j'ai jeté mes manuscrits aussitôt que le livre était paru. Si je cherche pourquoi, je crois que c'était pour effacer le crime, le dévaloriser à mes propres yeux, pour que je 'passe mieux' dans mon propre milieu, pour atténuer l'indécence d'ecrire quand on était une femme, il y a de cela à peine quarante ans. Je gardais les restes des tissues de couture, des restes des aliments, mais pas ça. Pendant dix ans, j'ai brûlé mes manuscrits. Puis un jour on m'a dit: 'Garde-les pour ton enfant plus tard, on ne sait jamais.'"
Marguerite Duras: Vie Materielle
P.O.L., Paris - 1987
pag. 63
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