"Avant que Gide fit avec Paludes (1895) la satire du milieu symboliste, il écrivait à La Roque dès l'été 1892 Le Voyage d'Urien qu'un jeu de mots intentionnel nous incite à comprendre Voyage du Rien. Cette nouvelle quête du Graal, volontairement dérisoire, se présente comme 'une moralité légendaire' sous la forme d'une odyssé fabuleuse. Il s'agit toujours de se conquérir soi-même, de découvrir le secret. Pour cela il faut subir travaux et épreuves. Pèlerinage à Montségur, découverte de la Toison d'or, course au trésor caché, offrande au Dieu inconnu, oui, mais les chevaliers d'André Gide sont énervés par le spleen, pervertis par les astuces de l'intelligence, blasés par les 'prodiges de la science et de la technique'. Urien et ses compagnons Patride, Mélian, Morgain, Nathanaël, Éric, Clarion, Agloval traversent les mers orientales, symbole des séductions de la chair et des sens, la mer des Sargasses, symbole de l'ennui intellectuel, de la lassitude des recherches hégéliennes, enfin la mer glaciale qui symbolise sans doute la hauteur de la pensée religieuse ou l'aridité pure de la vertu."
Marcel Schneider: La littérature fantastique en France
Librairie Arthème Fayard, Paris - 1964
pag. 289
catalogazione: una delle librerie in soggiorno
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